Baran

Il est bien difficile de faire du neuf dans le domaine de jeux de pions stratégiques abstraits. La simple lecture de la règle de Baran ne permet pas de déceler ce qui permettra de différencier ce jeu parmi des milliers d'autres opposant quelques pions sur un tablier.

Le but n'est pas nouveau : il faut amener son roi sur la case opposée. La méthode de déplacement des pions n'est guère plus innovante : on se déplace vers une case adjacente, ou alors en sautant un ou plusieurs pions, comme aux Dames chinoises.

Mais ce sont des petits détails qui donnent à Baran toute sa finesse : succession des sauts en ligne droite ou selon un angle obtus, capture dans certaines conditions bien précises, impossibilité pour le roi d'effectuer son dernier déplacement par un saut, déplacement spécial des soldats rapides. Ces règles anodines une à une, donnent en fait tout son sel à cette création. Et c'est surtout la règle du roi qui donne son sens au jeu : le roi muse, il ne peut pas capturer, il ne peut pas être capturé, il est au-dessus de toutes ces basses considérations. Lui, il se promène !

On est surpris par la première partie, on l'est encore à la deuxième, à la troisième… Le jeu est bien plus profond que ne le laissent supposer les règles.

Baran est assez difficile à trouver. C'est dommage car il est très bien réalisé. On peut bien sûr se fabriquer assez facilement un modèle maison, mais il sera difficile de faire aussi beau que la publication originale.