|
|||
Mécanisme | coopération | ||
Rubrique | humeurs | ||
Le jeu coopératif est à la mode. J'en sais moi-même quelque chose, puisque j'en peaufine un au moment où j'écris ces lignes. Les joueurs s'interrogent. D'où vient cet engouement ? Ces sorties en cascades ? Faut-il voir dans cette tendance une réaction à la mauvaise santé du capitalisme de compétition ? Je n'ai pas envie de parler politique, c'est trop déprimant. Si réponse il y a, elle est plutôt à chercher du côté des auteurs et de leur plaisir. Plaisir de concevoir un jeu à battre, plaisir de pousser les joueurs dans leurs derniers retranchements, plaisir de s'inviter à leur table. Car c'est bien cela dont il s'agit : créer un jeu de compétition revient à jeter un os sur lequel tout le monde se rue en montrant les dents à droite et à gauche. Attention ! ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, je ne compare pas les joueurs à des chiens. Car c'est le jeu, chacun fait semblant, si ce n'est les mauvais perdants qui confondent un instant la réalité et la fiction. Dans le jeu coopératif, au contraire, les joueurs se liguent contre l'auteur à travers la mécanique de son jeu. Laissez une chaise vide autour de la table et un verre plein sur le bord, avec quelques petits gâteaux, pour récompenser celui qui vous met au défi par sa seule imagination. Le jeu coopératif est un rêve d'auteur. Je ne serais pas étonné qu'une bonne douzaine de créateurs plus ou moins connus travaillent actuellement sur un projet de ce genre. Et si je vous disais pour conclure, dans une pirouette, qu'au fond tous les jeux sont coopératifs... vous me traiteriez d'imbécile. Réfléchissez cependant au fait que, de manière implicite, les joueurs, au début d'une partie, acceptent d'un commun accord de se soumettre à la règle , comme ils acceptent qu'il y ait au final un vainqueur et des vaincus. Dans ce billet, j'aurai été aussi bref que le réglage d'un jeu de coopération est long. |
Vous n’êtes pas connecté(e) |
Gilles Lehmann 30 octobre 2008 |