Lumberjack

Certains de mes lecteurs, qui me prenaient déjà pour un fou, vont penser que cette fois-ci, il faut définitivement m'enfermer. Comment peut-on en effet classer Lumberjack à la fois dans les catégories « habileté » et « stratégie combinatoire abstraite » ?

Je plaide non coupable. Les compères Moon et Weissblum ont pondu un jeu effectivement inclassable.

La règle de base correspond à un jeu purement tactique et abstrait, malgré l'apparence de jeu d'équilibre. La part d'adresse n'intervient que dans la mise en place du jeu, souvent agaçante car la tour a une certaine tendance à vouloir appliquer la loi de la gravitation. Le jeu s'avère donc inaccessible aux joueurs atteints de la tremblante du mouton.

Les bûches étant enfin disposées, le jeu commence. Chacun à son tour a le choix entre retirer une bûche pour l'ajouter à l'une de ses trois tours, placer une cime sur une des tours, ou prendre une bûche de couleur de la tour centrale et demander un décompte dans cette couleur. Cette règle de base donne un jeu purement abstrait et passionnant.

D'autres règles sont proposées. Bien qu'elles reprennent la disposition initiale en tour brinquebalante, les mécanismes et les méthodes de comptage sont totalement différentes. La variante Easy goin' est un amusant jeu d'équilibre pour toute la famille (d'où la double classification du jeu). La variante Pyramido propose un jeu abstrait pour calculateurs. La variante Huttes de rondins est également une variante purement abstraite et tactique.

Toutes les variantes proposées ont un point commun : Lumberjack est dans tous les cas un jeu extrêmement interactif.

L'agacement provoqué par la construction de la tour centrale a failli empêcher Lumberjack de recevoir la bonne note qu'il mérite largement.