R-Eco

Bien que le jeu existe depuis 2003, j'étais passé complètement à côté de R-Eco, peut-être parce que la première édition était japonaise, et que je vais rarement faire mes emplettes là-bas. Heureusement, mon vendeur-conseil favori est connaisseur. Je ne suis jamais déçu par ses suggestions, et une fois de plus il m'a conseillé un excellent jeu que je vous recommande à mon tour.

R-Eco fait partie de ces jeux impossibles à définir. Comme pour les jeux de Uwe Rosenberg, il est difficile de comprendre le plaisir du jeu à la simple lecture de la règle.

L'idée générale est de retraiter des déchets. Chaque joueur conduit un camion-benne et livre des déchets d'un même type à l'usine concernée, dans le but de poser le quatrième déchet et donc de remporter un contrat. En même temps, il est contraint de ramasser les déchets qui se trouvent dans la décharge attenante à l'usine. Si son nombre de déchets dépasse 5, ceux en excès tombent de la benne et pénalisent vos bénéfices.

 
À gauche, le prototype, à droite, la boîte de l'édition étatsunienne.

Sous des apparences écolo, le jeu est en fait profondément illégal. Pour gagner la partie, il faut remplir de nombreux contrats, quitte à balancer quelques déchets par terre, car la pénalité est peu dissuasive (sur ce point, le jeu est réaliste).

Ceux qui s'acharnent à ne surtout jamais polluer perdent généralement la partie. Ils ont tort : même d'un point de vue économico-écologique, il est logique que celui qui recycle beaucoup, en polluant un peu, soit mieux récompensé que celui qui ne pollue pas, mais ne recycle presque rien !

La morale est sauve.