Die Säulen von Venedig

Soyez prévenus : pour découvrir le petit bijou présenté ici, il vous faudra résister à deux repoussoirs puissants : l'épouvantable laideur de l'illustration de la boîte, et la rédaction intégralement allemande du texte des quelques cartes. Pour ce qui est de l'illustration, le plus simple est de la recouvrir par un élégant papier collant à petites fleurs. Pour ce qui est des cartes : aucune inquiétude. Elles sont peu nombreuses, et grâce à l'aide de jeu proposée par Oliv, que je remercie au passage, elles ne posent aucun problème.

  Difficile de concevoir boîte plus repoussante…

À l'intérieur, il vous faudra encore résister à la couleur des piliers, et à la tristesse des illustrations des tuiles et des cartes. Une fois passés tous ces écueils, vous aurez le plaisir de découvrir un jeu véritablement très agréable et, ce qui est rare, aussi intéressant de 2 à 6 joueurs.

Le mécanisme principal de Die Säulen von Venedig est le choix simultané par les joueurs de l'action qu'ils vont réaliser au tour suivant.

Le choix est entre des actions liées à la construction de Venise : pose des piliers de fondation, commande des quartiers et mise en place de ces quartiers, et des actions plus opportunistes : sabotage, utilisation du pouvoir d'un autre joueur, etc. Au fur et à mesure de leur utilisation, les cartes changent de main. Utiliser une bonne carte, c'est donc aussi donner cette carte à un adversaire.

Finement équilibré, le jeu fonctionne parfaitement. La partie à 6 joueurs ne sombre jamais dans le chaos, ce qui n'est pas si facile dans un jeu de ce type.

On n'ose imaginer combien ce jeu aurait pu être exaltant, si l'éditeur avait réussi à convaincre Christian Fiore qu'on peut être un excellent auteur de jeu, sans forcément être un bon illustrateur…