Sylla

Sylla est un jeu plein de bonnes surprises.

D'abord, il s'agit du premier jeu de Dominique Ehrhard chez Ystari. La rencontre entre ces deux pointures du jeu de société contemporain ne pouvait donner meilleur résultat. On en redemande !

Si j'ai peu apprécié les premières illustrations de jeux par Arnaud Demaegd, je suis aujourd'hui admiratif du travail réalisé autour du matériel de Sylla. Même le dos des cartes est soigné et il faut bien reconnaître qu'on est devant du grand art. Non seulement les illustrations sont belles, mais elles servent le jeu sans jamais nuire à sa lisibilité.

Il faut reconnaître à Ystari un souci constant de créer des plans de jeu qui fassent en même temps aide de jeu. Dans Sylla, il n'est pratiquement plus besoin de se référer à la règle après l'avoir lue, tant les indications discrètes, mais précises, du plan de jeu sont bien conçues.

Au niveau des mécanismes, on retrouve les habituelles enchères à poing fermé et les votes, dont les auteurs contemporains sont si friands. Mais la dose qu'en a mis Dominique Ehrhard dans son jeu est la juste dose : le jeu ne se transforme pas en jeu de bluff, et trouve toute son originalité malgré l'usage de mécanismes souvent galvaudés.

Le principal intérêt du jeu réside dans les cartes de personnages qui servent à tout : voter, acheter, bâtir des monuments, apaiser la plèbe, lutter contre les événements… Tout étant visible sur la table, il vous faut peser avec justesse l'emploi de chaque carte. Aucune décision n'est anodine et l'interaction entre les joueurs est constante.

Anachronisme ?

Certains ont pu reprocher au jeu de faire apparaître les chrétiens alors que Sylla

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plus sur Wikipédia est mort en 78 avant notre ère.

Mais Sylla n'est que le point de départ du jeu, qui se déroule sur plusieurs siècles et s'achève par l'avènement du christianisme, avec en particulier l' édit de Milan

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plus sur Wikipédia en 313, qui reconnaît la religion chrétienne. D'ailleurs la plupart des monuments construits datent du début du premier millénaire.

Rien n'empêche cependant les joueurs qui souhaitent respecter l'histoire de ne commencer à recruter des chrétiens qu'au bout du deuxième ou troisième tour !