Till Eulenspiegel (Till l'Espiègle) est un jeu de mémoire et de prise de risque destiné à un jeune public. Le thème est inspiré du chapitre IV de « Les Aventures de Til Ulespiègle », que vous retrouverez en bas de page dans sa traduction par Pierre Jannet.
Il s'agit donc de retrouver les souliers qui vont bien ensemble. Les souliers sont représentés sur des disques ainsi que sur des cartes. Il faut retrouver les cartes associées au disque actuellement retourné devant votre pion. Le souci, c'est que les cartes ne cessent de tourner autour de la table, de joueur en joueur.
Un jeu fortement déconseillé aux parents qui détestent perdre contre leurs chers enfants.
Les Aventures de Til Ulespiègle
Chapitre IV
Comment Til Ulespiègle se fait donner environ deux cents paires de souliers, et comment il fait que vieux et jeunes se prennent aux cheveux.
Peu de temps après, Til Ulespiègle voulut se venger des railleries que son bain lui avait attirées. Il attacha la corde dans une autre maison et la tendit sur la Sal, puis il annonça qu’il marcherait sur la corde. Aussitôt jeunes et vieux accoururent pour le voir. Il dit alors aux jeunes gens de lui donner chacun son soulier gauche, et que cela lui servirait à faire un bon tour quand il serait sur la corde. On le crut aisément, et les jeunes gens, qui étaient bien au nombre de cent vingt, commencèrent à retirer leur souliers et à les lui donner. Dès qu’il les eut, il les passa à une courroie et les emporta. Quand il fut sur sa corde avec les souliers, chacun le regardait de tous ses yeux, pensant qu’il allait faire quelque bon tour ; les jeunes gens commençaient à être inquiets, et auraient bien voulu ravoir leurs souliers. Til était sur la corde, et après quelques tours il s’écria : « Attention ! que chacun cherche son soulier ! » Ce disant, il coupa la courroie et jeta tous les souliers pêle-mêle sur le sol. Alors chacun de se précipiter sur la masse de souliers et d’attraper ce qu’il pouvait. L’un criait : « C’est mon soulier ! – Tu mens ! disait l’autre, il est à moi ! » Là-dessus ils se prennent aux cheveux, se battent, se renversent ; l’un est dessous, l’autre dessus ; l’un crie, l’autre pleure, un autre rit. Cela dura si longtemps que les parents des jeunes gens s’en mêlèrent et commencèrent à se pelauder rudement. Cependant Til était sur sa corde et leur criait en riant : « Hé ! hé ! cherchez vos souliers, comme l’autre jour je me suis baigné ! » Puis il gagna le large, et laissa vieux et jeunes se disputer les souliers. Mais de quatre semaines il n’osa se montrer ; il passa tout ce temps auprès de sa mère, occupé à raccommoder des souliers. Sa mère en fut toute joyeuse ; elle pensait qu’il n’y avait pas encore à désespérer. La pauvre femme ne savait pas le tour qu’il avait joué, par suite duquel il n’osait sortir de la maison.
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