L’An mil

L'An mil est paru à une époque où un bon jeu se reconnaissait au nombre de pages de ses règles. Clairement intitulé « Jeu de société, de stratégie et de diplomatie », il fait immédiatement penser à Civilisation ou Diplomatie, qui sont indiscutablement ses grands frères.

L'An mil est toutefois très original. On s'y bat à coups de combats militaires, mais aussi d'intrigues, de mariages, d'excommunications et de calamités diverses : pluie de grenouille, bigamie… Le but est d'acquérir la plus grande réussite sociale, donc territoriale, religieuse et familiale. Il est par exemple bien vu à la fin du jeu d'être Roi, d'avoir quelques enfants dans le clergé et d'avoir marié les autres à des héritières. Il est beaucoup moins bien vu de n'avoir qu'un enfant qui est devenu hérétique, de n'avoir conservé de l'héritage paternel que le pavillon de chasse, et d'être en plus le vassal du Roi.

Le jeu est franchement amusant et intéressant. Il est cependant à réserver à des joueurs chevronnés, qui devront étudier les trente-deux pages de la règle, pas trop difficile à lire, il faut en convenir.

Un dernier mot : autant la boîte est minable, autant le contenu est magnifique, avec une splendide carte de la France médiévale.