|
||||
Titre | Jeu des quatrarmes |
|||
Auteur | non mentionné | |||
Éditeurs | Les 7 Cailloux Bouque Ceméa Publications Cliquez pour accéder au site officiel de l’éditeur |
|||
Année | 1915 | |||
Joueurs | 2 | |||
Public | ados, adultes | |||
Durée | 1 h | |||
Caractéristiques | non vu ailleurs, jeu de pions, tablier rectangulaire et pions, tablier rect. N x N+1 cases et pions | |||
Mécanismes | combinatoire, maîtrise | |||
Emplacement | cabinet de curiosités | |||
Règle du jeu | ||||
|
2001 : dans Jeux de pions pour aujourd’hui2014 : réédition chez Les 7 CaillouxLe centenaire de la première guerre mondiale était l'occasion de parler du jeu paru à cette époque, et du contexte de sa publication. C'est l'éditeur Les 7 Cailloux qui nous propose de redécouvrir le jeu, agrémenté des précisions historiques et encyclopédiques du spécialiste incontesté des jeux de la belle époque, Michel Boutin. Conmptez les pions déjà captutrés : on note une nette avance du Maréchal Joffre Histoire du jeu« Plus amusant que les dames, plus simple que les échecs » est un slogan, fréquemment utilisé depuis le début du xxe siècle par les inventeurs et les éditeurs, qui espèrent ainsi capter l’attention d’un large public. « Quatrarmes » se pratique avec des pions hiérarchisés (fantassins, cavaliers, canons, aéros) comme aux échecs, mais pour gagner la partie un joueur doit capturer tous les pions adverses, comme aux dames. Ce jeu de pions, à règles simples et à tactique raffinée, est en adéquation avec son époque qui était caractérisée par un climat collectif de revanche et de propagande. Ce jeu de pions a été inventé et édité pendant la Grande Guerre. Deux références sont inscrites sur le tablier du jeu : « Création O’Galop » et « Imp-édit H. Bouquet ». O’Galop, pseudonyme de Marius Rossillon (1867-1946), a illustré de nombreux périodiques dès la fin du xixe siècle. Il est aussi connu pour ses créations : « Bibendum » pour la société Michelin ; livres pour enfants ; jouets ; etc. Il a même demandé et obtenu un brevet en 1924 pour son invention intitulée « Jouet démontable et interchangeable ». Quelques années plus tôt, il a illustré « Quatrarmes » : le tablier (représentant des tranchées de la Grande Guerre) et le couvercle de la boîte. Quant à Henri Bouquet, il a déposé plusieurs marques pour ce jeu : « Le jeu des tranchées » en décembre 1914 ; « Quatrarmes », « Les quatres armes » et « Les 4z armes, … » en avril 1915. Il est inscrit dans le bottin du commerce de la Seine en 1916-17 où il précise son adhésion à « Unis-France » (un label de promotion pour les produits français contre la concurrence allemande). Cette annonce est illustrée par un visuel du jeu « Quatrarmes » avec la mention « Médaille de Vermeil au Concours Lépine 1916 » qui est un argument publicitaire à cette époque. La brève inscription de l’éditeur Henri Bouquet dans le bottin du commerce et la présence de « Quatrarmes » dans le catalogue du Grand Magasin parisien « Au Bon Marché » confèrent au jeu une réelle existence sociale pendant la Grande Guerre. Henri Bouquet était aussi un créateur de jeux et de jouets. En particulier, il a inventé un jeu breveté, intitulé « Jeu de société » où l’adresse des joueurs a un rôle déterminant. L’éditeur-inventeur H. Bouquet et l’illustrateur-inventeur O’Galop n’ont pas obtenu de brevet pour « Quatrarmes ». Bien que l’indication « Breveté S.G.D.G. », figure sur la boîte, ce jeu n’est pas répertorié dans le registre des brevets d’invention français. Sur le catalogue « Au Bon Marché », on trouve d’autres jeux relatifs à la Grande Guerre : L’Attaque, Le Black-Boche, Jeu du Canon Tue-Boches. De même, l’éditeur Revenaz & Rabernat n’a pas hésité à publier un jeu de pions avec le titre « La guerre aux Boches ». Ces quelques jeux mettent parfaitement en lumière l’état d’esprit des Français pendant la Grande Guerre. L’illustration de la boîte de « Quatrarmes » s’inscrit dans ce ressentiment qui s’est développé après la défaite de 1871. L’illustration du couvercle de la boîte montre le maréchal français Joseph Joffre De nombreuses inventions de jeux, dont « Quatrarmes », n’ont pas besoin d’une comparaison avec les dames et les échecs pour exister. Ces « nouveaux jeux » ont leur propre logique interne et sont souvent en parfaite harmonie culturelle et historique avec leur époque. L’illustration humoristique de « Quatrarmes » et ses qualités ludiques en font un outil éducatif indéniable un siècle après le début de la Grande Guerre. |
Bibliographie
Ressources |
|
|
|
Vous n’êtes pas connecté(e) |
Michel Boutin 20 avril 2008 20 avril 2014 |