Quand Jambo est sorti en 2005, les
critiques étaient généralement bonnes. J'ai donc ouvert une boîte que
j'ai aussitôt refermée : chaque carte comportait tout un charabia
incompréhensible des gens honnêtes.

J'ai donc sagement attendu deux ans que le jeu sorte enfin en français,
en 2007, donc. C'est à Filosofia, l'éditeur québécois désormais
incontournable, que l'on doit cette adaptation française qu'il me
faut bien qualifier d'excellente.
 Les textes des cartes sont clairs et
sans ambiguïté. Le plaisir du jeu est entier, contrairement à ce qu'il
en est encore trop souvent des traductions faites à la va-vite, et qui
obligent souvent les joueurs à se plonger dans des règles écrites
dans des langues barbares, pour tenter de comprendre ce que peut bien
vouloir dire telle ou telle carte.
C'est donc
l'esprit libre que l'on se lance dans ce jeu de commerce très réussi,
même s'il ne brille pas par son innovation. Car on n'est pas ici dans le
domaine de la nouvelle idée ludique, mais bien dans celui de la cuisine
de grand chef, sachant manier et assembler les ingrédients ludiques pour
notre plus grand plaisir.
 Jambo aurait pu n'être qu'un énième jeu d'attaque. Mais la beauté
des cartes, la qualité des textes, la simplicité et la logique des
règles en font un indispensable des petits jeux à deux. À n'en pas
douter, Jambo deviendra un classique du genre.
Comment
ne pas suivre l'invitation que semble nous faire cette charmante
villageoise ? Jambo : un jeu à jouer, et à rejouer, en urgence et
inlassablement.
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