De gauche à droite : la Bézette, la Mourre et le Toguz kumalak.

Le Patrimoine culturel immatériel en France compte (en janvier 2021) 479 pratiques. Les éléments sont inclus dans l'inventaire selon leur appartenance aux domaines suivants : savoir-faire, pratiques rituelles, musiques et danses, pratiques festives, pratiques physiques traditionnelles, jeux, expressions et traditions orales.

Parmi ceux-ci, une petite vingtaine ont été inscrits sur la liste représentative du Patrimoine culturel immatériel de l'humanité.

On pourrait légitimement s'attendre, puisque l'un des domaines mentionne les jeux, à ce que quelques jeux traditionnels de table figurent dans l'un ou l'autre de ces inventaires. Hélas, le vocable « jeux » n'est visiblement compris par les responsables de ces divers inventaires que dans sa signification de jeux sportifs ou jeux d'adresse.

On trouve ainsi (en septembre 2019) 127 « jeux » dans le Patrimoine culturel immatériel en France, mais deux seulement sont des jeux qui ne sont ni d'adresse ni sportif : La Mourre et la La Bézette.

Le Patrimoine culturel immatériel de l'Humanité ne répertorie quant à lui qu'un seul jeu qui ne soit ni d'adresse ni sportif, le Toguz kumalak. Et cet ajout est très récent puisqu'il ne date que de décembre 2020. Lire à ce sujet le riche article écrit par Michel Van Langendonckt.

On pourrait s'étonner de la place ridicule accordée aux jeux de table dans les divers inventaires, alors que les jeux sportifs, souvent inconnus, sont l'objet de toutes les attentions. Si la pétanque ou le billard hollandais sont référencés dans l'inventaire français et pas le Jeu des petits chevaux ou le 421, il faut surtout y voir un important travail des diverses fédérations et associations culturelles régionales pour mettre en valeur leurs jeux sportifs ou d'adresse, ce qui, à ma connaissance, n'a jamais été entrepris par les fédérations et associations de jeux de société.