New England

L'austérité du matériel de New England pourrait vous détourner du jeu, et ce serait dommage. J'ai attendu assez longtemps avant de le tester, et je n'ai qu'une hâte : y rejouer.

Comme dans Santiago, le tour de jeu est déterminé par une enchère simple. En commençant par le premier joueur du tour, chacun choisit un marqueur d'une valeur de 1 à 10. Les joueurs se succéderont ensuite dans l'ordre décroissant des jetons choisis. Chacun pourra acquérir un ou deux objets, et les payer à un tarif que lui seul décide. Il y a donc intérêt à choisir un jeton élevé pour jouer en premier, et bénéficier des meilleurs choix… Oui, mais le hic, c'est que les achats seront au prix du jeton choisi !

Une fois déterminé le tour, chacun peut acheter deux objets. Il s'agit soit de terrains, qu'on doit immédiatement disposer sur la carte en respectant des règles de continuité, soit de cartes de développement, permettant de valoriser ces terrains. À chaque tour, on ne peut prendre que deux objets, et tout ce qui n'est pas pris est définitivement écarté. Il faut donc parfois payer le prix, pour prendre une carte particulièrement convoitée ou pour poser avant un adversaire une tuile déterminante.

Sous des aspects de gros jeu pour joueurs intégristes, New England est en fait simple et subtil, et chaque décision compte. Il est de ce fait parfaitement adapté pour un deuxième degré d'initiation ludique : vous pourrez y jouer, sans crainte de déplaire, avec des amis déjà un peu « ludiquement dégrossis ». Le temps indiqué sur la boîte, entre soixante et quatre-vingt-dix minutes, est effectivement la durée généralement constatée pour trois à quatre joueurs. Le plus gros défaut de New England est peut-être justement cette limite trop stricte de trois ou quatre joueurs. Le second défaut est l'austérité dégagée par le matériel. Elle est certes adaptée au puritanisme des premiers colons du nouveau monde, mais un peu rebutante pour certains.