Terra Pyramides

Le fameux duo d'auteur Michael Kiesling Wolfgang Kramer nous propose avec Terra Pyramides de construire, devinez quoi, des pyramides dans l'Égypte ancienne.

Évidemment cela nous rappelle un peu d'autres jeux du même duo, comme Tikal ou Mexica où il était déjà question de construire ou de découvrir des pyramides mais en Amérique centrale.

La mécanique de base de Terra Pyramides, c'est la pose de tuiles et l'exploitation de cette tuile et de ses voisines pour gagner des ouvriers, de l'argent et des blocs de pierre qui serviront ensuite à édifier de jolis tas de pierres. Il s'agira d'être habile en posant sa tuile ; on n'en pose qu'une par tour et le choix de cette tuile et de son emplacement est fondamental. Il s'agira de ne pas être chiche : en payant une seule pièce d'or, on peut prendre connaissance d'une pile de tuiles puis choisir l'une d'elle. La maigre dépense est souvent très bénéfique.

Petit à petit le plan de jeu se remplit, chacun bénéficiant des tuiles précédemment posées par les adversaires et par lui-même. De ce fait, l'interaction est très importante, ce que personnellement j'apprécie.

Les règles de base permettent de découvrir les mécanismes, vraiment très simples. À deux joueurs une partie dépasse rarement une heure. Mais rapidement on aura envie de passer au niveau 2 – Horus – et au niveau 3 – Nil – pour des expériences encore plus enrichissantes.

Certains, se fiant uniquement aux apparences, ont cru voir en Terra Pyramides une sorte de Euphrat & Tigris. Les deux jeux, bien que tous deux excellents, n'ont cependant rien en commun en dehors du fait qu'on pose une tuile à la fois (comme dans beaucoup de jeux, à commencer par les dominos !).

Terra Pyramides évite les écueils des précédentes productions des auteurs, conçus à une époque où des parties longues et des tours de jeux qui traînaient en longueur n'effrayaient personne. Ici, plus de point d'action puisque le tour d'un joueur se limite à la pose d'une tuile puis à l'exploitation des tuiles d'une des rangées auxquelles cette tuile appartient. N'allez pas croire cependant que le jeu est simpliste. Il recèle des richesses qu'on aura le plaisir de découvrir et d'exploiter au cours des parties successives qui ne manqueront pas.

Contrairement aux pyramides évoquées dans le thème, la boîte de Terra Pyramides n'aura certainement pas l'occasion d'accumuler la poussière.

Quelques précisions sur les règles

jPage 4 : Actions supplémentaires facultatives

Si on se réfère à l’aperçu de la page 8, on est tenté de croire que l’action facultative « bâtir une pyramide » n’est possible qu’à la fin de son tour, avant de piocher une nouvelle tuile. Comme il n’est pas possible de placer plus de trois ouvriers sur une construction, il ne semble donc pas possible de bâtir plus d’un étage lors d’un tour.

Cependant, la règle allemande précise cependant que « Vous pouvez effectuer les actions décrites ci-dessous pendant votre tour ». Il est donc possible, si, vous disposez des ressources nécessaires, de bâtir n’importe quand pendant son tour, puis d’amener de nouveaux ouvriers pour commencer et même terminer un niveau supérieur.

Page 5 : Dépenser 1 Or pour choisir une tuile dans une pioche

Les règles diffèrent légèrement selon les langues. À la page 5, il est expliqué qu'on peut dépenser 1 Or pour consulter une des piles, choisir une tuile et remettre ensuite les autres tuiles.

La règle allemande précise, en page 5, qu'on ne peut pas modifier l'ordre des tuiles dans la pile et qu'il faut les reposer, après extraction, dans le même ordre. Au contraire, les règles anglaise et française disent qu'on remet la pile dans l'ordre de son choix.

La règle allemande dit qu'on ne peut choisir qu’une pile face cachée, tandis que les règles anglaise et française ne le précisent pas. Si vous jouez la « Variante avec des piles de tuiles face visible » expliquée à la page 6, selon que vous êtes germanophone ou non, vous ne pouvez pas consulter ou, au contraire, vous pouvez consulter une pile face visible pour y chercher la tuile de vos rêves.

Mettez-vous d'accord avant de jouer !

Page 7 : Variante Solo : débrouillez-vous !

Le titre de la page 7 est « Variante coopérative / Variante solo ». Or, la variante Solo n'est pas du tout expliquée dans la règle française et elle ne l'est pas non plus dans les autres langues.

En fait, il faut comprendre que la variante solo et la variante coopérative sont une seule et même variante pour laquelle on joue à 1, 2, 3 ou 4 joueurs, avec une seule couleur plus les deux pointes d'une seconde couleur quand on choisit la mission 1 ou 2.

Page 4 de la variante Nil : Yeux d’Horus

La traduction française dit : « Vous devez avoir le plus de points sur la piste d’Horus à la fin de la partie. », ce qui reviendrait à donner 10 ou 20 points à celui ou celle qui a déjà gagné la partie. C’est un peu bizarre, vous en conviendrez.
La règle allemande est plus claire et bien plus logique : « Vous devez être le plus en avance sur la piste d'Horus avant le décompte final. ». Et vous pourrez parfois être ensuite dépassé par un adversaire qui toucherait beaucoup de primes.