Die Weinhändler

Après Condottiere, Dominique Ehrhard récidive dans le style qu'il a créé : le jeu dont on ne sait pas trop s'il s'agit d'un jeu de cartes ou d'un jeu de pions.

Tandis que Condottiere nous entraînait dans l'Italie de la Renaissance, Die Weinhändler (Les marchands de vin), ou Loire, comme l'avait appelé son auteur, nous mène goûter la douceur angevine. Eh oui ! La couverture que l'on doit à Marcel-André Casasola Merkle ferait plutôt penser à la rigueur des forteresses teutonnes. Visiblement, l'auteur de Verräter et de Meuterer n'a pas dû souvent voir de cartes postales des châteaux de la Loire. Les cartes, d'une grande froideur, ne sont pas non plus conçues pour éveiller la gaieté chez les joueurs.

Mais enfin, si le jeu est bon… Et je vous rassure, le jeu est bon.

Certes, les mécanismes ressemblent beaucoup à ceux de Condottiere. Chacun son tour pose une carte. Dès qu'un joueur passe, il prie très fort qu'un adversaire ne lui fasse pas un petit dans le dos ! Mais la comparaison s'arrête là. Les cartes ne sont pas distribuées aléatoirement aux joueurs (j'ai dû attendre ma quatrième partie de Condottiere pour voir une reddition de prêt), mais prises tour à tour dans une pioche visible.

Le pêcheur à la ligne tient un rôle analogue à celui de l'épouvantail. Le joueur qui le pose peut passer, et ne reprendre le tour que quand il lui plaira. Attention, cela ne marche que si tous les joueurs ne vont pas à la pêche !

J'ai trouvé dans Loire plusieurs gros avantages par rapport à Condottiere :
- Aucun joueur n'est laissé de côté pendant plusieurs minutes (vous pouvez poser votre tricot).
- Il n'y a pas un seul objectif, mais plusieurs. Vous pouvez chercher à rejoindre Orléans, mais si cela s'avère difficile, Amboise peut être une bonne solution de repli.
- Chacun peut savoir les cartes possédées par les autres joueurs, s'il a une grosse mémoire.

Finalement, les inconvénients de Loire sont de deux types :
- Il peut être très « prise de tête », si on le veut vraiment.
- Il est sorti après Condottiere !