Festival de Besançon 2002
  vu par un Parisien

Rubriques rendez-vous ludiques, reportages
Une présentation par Matthieu d’Epenoux  
Quelques présentations sont rédigées par des amis de l’Escale à jeux, tous fins connaisseurs du domaine des jeux de société.

Pour la septième année consécutive, Albert Raguénès, directeur du Festival Besançon fête vos jeux, organise ce rassemblement unique en France d'auteurs de jeux dans la très charmante ville du même nom. Au programme, plus de 40 "lofteurs" rassemblés dans un même lieu qui viennent là non seulement pour tenter de décrocher une timbale mais également et surtout pour une certaine ambiance un peu hors temps avec à la fois le public, les autres auteurs et également tous les passionnés qui ont fait le déplacement.

Force est de constater que le résultat de ce cocktail est assez réussi si l'on en juge à la fois par le taux de renouvellement des inscriptions au Festival mais aussi par la qualité ascendante des créations proposées.


Chantal et Albert Raguénès

44 auteurs en compétition

Le mot compétition est un tant soit peu usurpé car l'on vient à Besançon d'abord et avant tout pour avoir des avis (voire des confirmations) sur les jeux que l'on présente. Dans la magnifique salle du Kursaal, ce qui impressionne en premier lieu, c'est cet alignement de tables bleues et jaunes avec à chaque fois un auteur qui présente dans le cadre du concours un jeu et peut également en avoir d'autres sous la forme de prototypes ou de jeux déjà édités.

La diversité est au programme car cela va du jeu de stratégie pure en passant par des jeux d'ambiance à des jeux de plateaux plus classiques. Les noms des jeux sont les plus variés, mais je constate quand même une dominance de noms de jeux qui se terminent par une consonance en O (11 sur un total de 44 avec Quarrelo, Reverso, Colorio, Auto-Géo, Illico Presto, Cuminos, Ogemo, KemozakoFromagot, Dengoduo…) et n'ai aucune forme d'explications pour expliquer cette tendance ! Pour les auteurs, c'est la même chose puisque l'ensemble de la France est assez bien représenté (et pas simplement Les Lyonnais comme pourraient le laisser entendre certains...) avec également 1 Italien et 1 Hollandais qui sont aussi du voyage. Ce melting-pot est extrêmement sympathique et contribue certainement largement à la réussite de la chose car à Besançon ce n'est pas simplement le festival mais aussi tout le "off" avec des groupes informels qui se constituent pour aller s'abreuver (toujours modérément) à une tablée de café, casser la croûte autour d'une cancoillotte et bien souvent refaire le monde…

Le cru 2002

Je suis allé à Besançon simplement 3 fois, il m'est donc difficile de faire un comparatif analytique de la production sur sept ans, mais, pour ce que j'en ai vu et entendu, il semblerait que 2002 soit une année à tout point exceptionnelle avec plus d'une quinzaine de jeux qui méritent largement le détour. Je regrette simplement, qu'à l'exception de TF1 Games, qui avait fait le détour pour venir le premier jour de la manifestation, il n'y ait pas plus d'éditeurs qui soient venus aussi bien pour encourager cette initiative que pour détecter quelque chose susceptible de les intéresser…

Si Composio sort chez l'éditeur précédemment mentionné cette année, c'est qu'il avait été détecté sur place (mais non primé) en 2001.

De plus, il me semble que le vent de créativité qui souffle sur cette manifestation n'a absolument rien à voire avec ce que l'on peut trouver plus au Sud de la France en début d'année…

Il m'est évidemment impossible de détailler l'ensemble des jeux mais je me contenterai simplement de vous faire part d'un certain nombre de coups de cœur pour certains jeux qui me semblent un peu hors du lot…

D'abord et avant tout, les 2 nouvelles créations d'Yves RenouFais pas l’âne (non présenté dans le cadre du concours mais sortie à la fin de l'année) et La Vache amoureuse (Boucle d'or 2002) qui me semblent confirmer l'immense talent de cet auteur qui a à la fois un sens très avisé de ce qui plaît au public mais aussi une créativité hors normes…

Ensuite, un principe de jeu développé par le jeu Comimot, qui consiste à faire deviner différentes propositions en les mimant mais en ayant un handicap qui va accentuer la difficulté de la chose. Par exemple, mimer un boxeur avec les paumes ouvertes au lieu des poings fermés…

Également, le jeu « Pions » de mon ami Axel qui est un jeu de stratégie extrêmement simple, ne souffrant d'aucune situation de blocage et qui montre, si besoin était, que l'on peut faire à la fois simple mais puissant, et me semblerait parfaitement adapté à la gamme Gigamic. Son Arobase qui avait été également présenté en 2001 (mais non primé) a eu un succès public tel qu'il a été malencontreusement dérobé… La satisfaction est ailleurs pour ce dernier car le jeu va être édité chez Haba. Comme quoi il vaut mieux plaire à Dieu qu'à ses saints…


Axel de La Taille présente Arobase à Thierry Langlais

Encore et toujours le magnifique Dockers de Philippe Leurquin qui est un jeu de stratégie extrêmement prenant qui me semble être aussi un jeu qui pourrait convenir comme un gant à un ou deux éditeurs allemands bien identifiés...

Enfin, je ne peux pas fermer la page de cette mini sélection en ne mentionnant pas Aux sabords, un jeu auto-édité récemment qui me semble avoir été l'un des plus beaux succès de cette manifestation.

Ah oui, j'oubliais le jeu de cartes « Au Voleur » auquel je n'ai pas joué mais dont on m'a expliqué le principe et dit le plus grand bien, qui est un petit jeu de cartes créé conjointement par Jean-Philippe Mars et Hendrik Van Oordt (la Dutch Connection !).

Voilà, voilà, c'est un peu rapide mais j'espère que ces maigres lignes vous convaincront de la pertinence d'inclure Besançon dans vos projets de déplacements en 2003.

Voir aussi

 

Matthieu d’Epenoux
9 juillet 2002